Les gravures de l' école du "guerrier libyen" présentent un tableau assez homogène dans les massifs de l 'Aïr au Niger et de l' Adrar des Iforas au Mali, avec quelques extensions dans le Tassili N'Ajjer. Cependant au milieu de cet ensemble une vallée de l' Aïr, celle du kori Tanakom, révèle des gravures originales.
Dans une première approche ces gravures s' intègrent bien dans la même famille que celles de l' Aïr et de l' Adrar des Iforas: la technique du piqueté pour le contour ainsi que pour la surface interne dans de nombreux cas, beaucoup de figurations d' animaux, des boeufs, des girafes, des éléphants, dans un style d' exécution assez frustre.
Mais malgré leur arc, ces personnages sont avant tout des bergers. Il sont en effet toujours représentés suivis ou précédés de bovidés.
Boeuf monté
Ces boeufs sont relativement schématiques mais par contre les cornes sont souvent finement gravés, en forme de lyre ou bien encore "ballantes" ou "pendantes" comme sur les peintures de sites du Tassili N'Ajjer, Iheren par exemple.
D' autres traits inhabituels sont la présence de boeufs montés ou bien portant des objets entre les cornes.
Quel âge ont ces gravures ?
Ces gravures se démarquent franchement du style classique de l' Aïr et on serait tenté les placer dans une période antérieure à celles attribuées généralement aux gravures de l' Aïr, caballine et caméline. Cependant l' abondance des boeufs ne suffit pas justifier une période pastorale, ils sont en effet présents dans toutes les périodes.
L' usage de l' arc ainsi que l' absence de chevaux et d' inscriptions libyques sont par contre des arguments pour attribuer ces gravures à une période plus ancienne, et il est tentant alors de pencher pour un âge pastoral sans pour cela être certain qu' elles soient contemporaines de l' âge bovidien du tassili.