Ecole d'Abanher

Cette école peut se définir par les critères : peintures en aplat et personnages de type mixte, avec notamment une ressemblance avec les Peuls actuels.

Alfred Muzzolini a donné le nom de cette école d' après un site où les peintures relèvent quasiment toutes de cette ensemble, le site de Tin Abanher sur le plateau de Tadjelahine.

tinabenhar-10.jpg

 Le site de Tin Abanher.

Il s' agit d' une forêt de pierres, comparable à celle de Sefar, compartimentée de rues creusées par l' érosion et bordées de parois rocheuses sur lesquelles on observe des compositions rupestres par dizaines.

Les scènes avec des personnages en file et marchant à grandes enjambées sont nombreuses. Les anatomies des personnages sont de type non négroïde, plus élancées et plus graciles que celles de l' école de Sefar-Ozan Eharé. Les coiffures montrent des bonnets ronds en résille tressée. Le vêtement courant est un simple pagne .

tadjelahine-8e
Personnages typiques de l'école d' Abanher
tadjelahine-8f
tadjelahine-8da
tinabenhar-4

Les scènes les plus fréquentes sont de type pastorale avec des boeufs isolés ou en petits troupeaux, avec leurs gardiens. Les boeufs sont du type à grandes cornes, parfois en forme de lyre, généralement blanches.

tadjelahine-8a
Boeuf porteur des piquets et de la corde pour attacher les veaux.
tantoudouft-3
tinabenhar-14b

Les fresques soulignent souvent l' importance donnée au matériel du pastorat. Souvent les boeufs portent les piquets avec la corde à veaux.

Chez les Peuls cette corde est tendue à l' étape entre des piquets, on y noue plusieurs boucles, chacune servant à attacher un veau afin de le tenir éloigner de sa mère pendant la traite. Cette corde, appelée dangul, représente la "ligne de vie du troupeau" et les piquets qui la soutiennent portent les mêmes noms que les séquences qui divisent le mois lunaire.

Les cordes à veaux, qui interviennent lors de l' initiation des bergers, sont la propriété des femmes, chargées de tout ce qui concerne le laitage.

Parmi les objets revêtant un caractère presque sacré on trouve le récipient à lait. 

Dans chaque parc est entreposée une grande calebasse destinée à recueillir le lait. Elle est placée sous l' autorité et la gestion de la première femme de la famille promue "gardienne du lait".

Chez ces peuples bovidiens le troupeau était source de tous les mythes : le boeuf n' est pas seulement un animal, il est considéré comme un parent. Aujourd'hui encore les Peuls donnent un nom à chaque bête et répugnent à se nourrir de sa chair, ne consommant que son lait. Le pastorat nécessite tout un apprentissage, il est entouré de beaucoup de rites. L' attachement au monde animal est très fort. Le silatigui comprend le langage des animaux qui sont à leur tour en relation avec les éléments de l' univers.
tinabenhar-5
La faune sauvage est peu représentée, quelques girafes et autruches.
moutons

Ls moutons font leur apparition.

On remarque parfois un échange de plumes entre deux personnages. Ce type d' échange est assez fréquent et pourrait signifier un geste d' hospitalité ou de courtoisie.

L' arme usuelle est encore l' arc, mais on trouve assez fréquemment le bâton de jet.

tinabenhar-15
tinabenhar-17a
tinabenhar-17